
Les Ecuries du Dernier Recours
Ayant découvert il y a peu le site Wwoof (je vous écris un article très prochainement à ce sujet); qui permet d’aider bénévolement des refuges ou fermes pour gagner en compétences en échange du gîte et du couvert; je suis tombée sur la page des Ecuries du dernier recours.
Heureuse de pouvoir donner un coup de main, nous sommes donc partis (mon compagnon, Meïko et moi-même) en Indre-et-Loire. Dès notre arrivée nous sommes accueillis par Christine Sardis, présidente et fondatrice de l’association, et Philippe vice-président. Quelques minutes après s’être garés ce sont les petits habitants du refuge qui viennent nous renifler de leurs groins, museaux et becs.
Après deux jours passés à leurs côtés, à entendre leur amour des animaux et leur détresse, j’avais envie de vous faire découvrir cet endroit qui mérite le détour.
Le refuge
Création du refuge
Les Ecuries du dernier recours sont une association loi 1901 de protection des animaux de rente et de compagnie. Elle a été créée le 24 avril 2014 pour sauver 2 petites ponettes (Charlotte et Poussette).
L’histoire commence par un propriétaire qui dit ne plus pouvoir s’en occuper. Ne trouvant pas de place dans les refuges et ayant de solides connaissances en équidés, Christine décide de les accueillir chez elle, de les nourrir et les soigner à ses frais. Quelques mois plus tard le propriétaire des ponettes a souhaité les récupérer pour les placer dans des conditions insalubres et inadaptées. Christine se bat alors pour les sauver et créer son association.
Objectif du refuge
La création du refuge part d’un constat simple : trouver une association capable d’accueillir des animaux (petits et grands) rapidement est compliqué. Les Ecuries du dernier recours sont là pour répondre rapidement aux demandes de placements et accueillir immédiatement les animaux jusqu’à ce qu’ils trouvent une place.
Les Ecuries du dernier recours soutiennent les associations de protection animale et servent de lieu de transfert à court ou long terme. Certains particuliers en grandes difficultés font aussi parfois appel à Christine.
L’objectif du refuge est de sauver les animaux de compagnie et de rente sans distinction. Si la majorité des animaux se trouvent au refuge, l’association compte quelques (trop peu) familles d’accueil pour l’aider.







Habitants du refuge
En ce moment le refuge abrite :
- 43 chats
- 4 chiens
- 35 chèvres et boucs
- 10 moutons
- 2 bovins
- 5 cochons
- 40 poules
- 50 coqs
- 1 oie
- 1 cochon d’inde
- 1 mandarin
- 4 poneys
- 2 chevaux
- 1 âne
- 1 mule
Les bénévoles du refuge – Christine et Philippe
Christine et Philippe
Christine est une petite femme aux cheveux grisonnants, d’environ 70 ans. Impressionnante tant par son amour des animaux, que par ses connaissances, elle accueille tout le monde le sourire aux lèvres.
Quand on lui demande qui elle est, elle répond juste :
“Je suis une petite femme toute simple qui a vécu toute sa vie dans les animaux et qui est consternée de voir ce qu’on peut leur faire.“
Christine Sardis
Ayant toujours une histoire à raconter, elle sera ravie de vous recevoir pour vous parler de ses animaux et vous présenter le refuge. Comme elle le dit si bien, elle n’est pas seule, son vice-président : Philippe est un homme d’une cinquantaine d’années. Toujours prêt à aider et droit dans ses bottes, il travaille inlassablement au bien-être des animaux.
Ce duo attachant voue littéralement sa vie aux animaux.
S’ils ont le sourire et si les animaux viennent sans gêne à votre rencontre, il se cache tout de même une certaine misère, traduite par la vie très simple qu’ils mènent.
Les étables accueillant les animaux sont confortables et agréables, au détriment de la maison de Christine qui mériterait d’être rénovée. Les animaux sont la priorité, les assiettes de Christine et Philippe ne sont pleines qu’une fois les gamelles et auges remplies.
Si Christine est bavarde, Philippe est plus discret. Nous avons donc interviewé Christine pour en savoir plus et comprendre d’où vient cet engagement sans faille.
Son engagement envers les animaux
La maman de Christine a toujours accueilli des chiens dont plus personne ne voulait, dès ses 10 ans, Christine a commencé à sauver des animaux.
S’il fallait prendre soin des chiens elle était prête à faire (ponctuellement) l’école buissonnière. Ce qui comptait, et ce qui compte toujours pour elle, c’est d’aider les animaux.
Ayant eu une jeunesse difficile, elle a trouvé du réconfort en donnant de sa personne pour sauver nos amis à poils et à plumes.
Sa devise :
“Donner c’est bien, se donner c’est mieux !“
Christine Sardis

Son plus beau sauvetage
“Ma sœur faisait beaucoup de promenades à pieds et a repéré des chevaux dans un état pas possible. C’était un dimanche, dernier jour de novembre. Je suis tombée devant une pâture horrible, avec une ânesse arrivée dans le nord pour devenir du saucisson. Elle était pleine et avait eu son petit dans le camion de transport. Pour survivre elle avait mangé le fond du camion. En attendant son triste sort elle était dans un pré, elle était rachitique, d’une maigreur squelettique. Il n’y avait que les os. Je n’étais pas encore présidente mais je me suis battue pour les récupérer et j’ai offert une somme phénoménale pour les récupérer, alors qu’elle ne valait rien. Ils auraient dû me les ramener en van mais ils les ont fait remonter à pieds, péniblement. Quand ils sont arrivés dans ma propriété, les deux ânes sont rentrés en douce dans le garage et ont dévoré le foin tellement ils avaient faim. J’ai tout bravé pour les sauver, 20 ans après je suis devenue présidente. L’ânesse avait 38 ans, je l’ai accompagnée dans sa vieillesse. Le petit âne a vécu 19 ans, mais il a toujours eu des soucis dus à ses conditions de naissance. C’était Nicolas le petit âne, et Lisette l’ânesse, qui a passé sa tête sous mon bras au moment de partir. Je m’en souviendrais toujours.“
Le fonctionnement du refuge
Financièrement
Depuis le 1e janvier 2019, Christine est ruinée, et se considère comme « mendiante, pour les animaux ».
Chaque année avec près de 30.000€ de frais de fonctionnement engagés, elle ne reçoit pas assez d’argent pour que le refuge soit à l’équilibre.
L’argent qu’elle récolte provient essentiellement de dons d’associations à qui elle vient en aide. Elle accueille des animaux en urgence (les nourrit et les soigne avec son argent) et ils la soutiennent ponctuellement en échange.
Les dons sont trop peu nombreux pour l’aider convenablement.
Les bénévoles
Sur place il y a Christine et Philippe, ainsi que quelques Woufeurs ou bénévoles qui viennent donner un coup de main de temps en temps pour des travaux ou des soins aux animaux.
Quelques bras supplémentaires ne seraient pas de trop !
A distance, ce sont 5 bénévoles qui la soutiennent pour la gestion administrative.
Les adoptions
L’année dernière 2 ponettes, 1 chat, quelques poules, et 1 chèvre ont été adoptés. C’est trop peu de sorties par rapport au nombre d’entrées.
Pourquoi si peu ? Plusieurs raisons à cela :
- Christine est très sélective concernant les adoptants. Il faut qu’ils connaissent les besoins et soins à prodiguer à l’animal qu’ils adoptent. Il faut aussi que leur lieu de vie et leurs habitudes soient adaptés.
- Beaucoup d’animaux du refuge sont dits « inadoptables » ou « difficilement adoptables » parce qu’ils ont une santé fragile ou des petits soucis (locomotion, comportement, etc.)
- La communication du refuge n’est pas assez efficace et n’offre pas une visibilité optimale à chaque animal adoptable.
Les animaux adoptés sont placés grâce à des journaux locaux (ex : La Nouvelle République), le bouche à oreille ou encore la page Facebook du refuge.
Le soutien des autres associations
Grâce à son rôle d’accueil d’urgence, les Ecuries du dernier recours peuvent compter sur le soutien de nombreuses associations partenaires :
- SPA (vrai partenaire, aide financière),
- Fondation Brigitte Bardot (aide financière et juridique),
- Refuge Groin Groin (conseils concernant les animaux de rente),
- Ecole du chat (partage, presque partenariat),
- Les sales cabots (dons des croquettes),
- Fondation assistance aux animaux (aide ponctuelle),
- Collectif animal 36 (partenaire et en association),
- 30 millions d’amis (aide ponctuelle),
- L214 (prise de conscience sur le traitement des animaux de rente).
Comment aider le refuge
Comme nous l’avons vu, le refuge est en grande difficulté et a besoin d’aide pour survivre.
Pour aider le refuge plusieurs options s’offre à vous :
- Dons en argent (HelloAsso, Leetchi)
- Dons en nature (croquettes, foin, granulés, etc.)
- Woofing (agir sur place et donner un coup de main, le petit mot de Christine concernant le woofing : « Ici nous ne cultivons pas de céréales ou légumes, mais nous cultivons l’amour ».)
- L’aider à trouver un bon vétérinaire à proximité de Palluau-sur-Indre
- Un bon plan pour des kilos de pommes pas cher à proximité de Palluau-sur-Indre
- Adopter des animaux
- Parler de l’association, l’aider à augmenter sa notoriété
Chez Animal-Heureux, nous allons donner un bon coup de main à Christine et aux animaux en l’aidant à créer un site internet dédié ! Bientôt plus d’informations à ce sujet !
Je sais que Christine trouve que ce refuge est un endroit de tristesse parce qu’il accueille des animaux abandonnés et/ou maltraités. Personnellement, je trouve que c’est un endroit rempli d’espoir, parce qu’il accueille des animaux qui pardonnent et qui ont repris goût à la vie grâce à Christine et Philippe.
J’espère que cet article vous a plu !

Je tiens à remercier Christine, Philippe et tous les animaux du refuge qui nous ont accueillis avec amour.
Merci aussi à Pipo (le cochon gourmand qui nous accompagnait à la tente) et Boxon (son copain cochon tout aussi gourmand), à Mitsi et ses amis chiens pour toutes ces léchouilles, à Novak (le beau chien noir retrouvé abandonné attaché à un arbre en pleine forêt) dont nous sommes tombés amoureux, aux magnifiques veaux qui ont bien grandis, à tous ces chats qui nous ont offert des séances de ronronthérapies gratuites, à Juju (l’oie sans peur), à tous ces amis à plumes, Lilibo (le cochon-d’inde qui sait réclamer son repas) et à tous les autres.